[Psychologie] Effet protecteur de l’activité physique sur le burnout professionnel : le rôle modérateur des demandes professionnelles

Clément GINOUX

Laboratoire SENS – Sport et Environnement Social (EA 3742)

clement.ginoux@univ-grenoble-alpes.fr

 

Au cours de mon parcours de jeune chercheur, je me suis intéressé l’étude de l’évolution du bien-être professionnel et des processus de récupération vis-à-vis du travail, au regard de l’engagement dans certaines activités de non-professionnel lors du temps libre, en tenant compte des déterminants professionnels du bien-être des employés. J’ai cherché à identifier les déterminants professionnels (notamment des demandes professionnelles, les ressources organisationnelles et sociales présentes dans l’environnement de travail) du syndrome de burnout (qui est un syndrome d’épuisement composé de trois dimensions clés : l’épuisement émotionnel, la lassitude cognitive et la fatigue physique [Shirom, 2005]), et les déterminants (activités de loisir dans le contexte privé) et mécanismes (expériences de récupération et contexte social) facilitant le processus de récupération. J’ai étudié ce syndrome chez des employés de diverses catégories socio-professionnelles et travaillant dans différentes formes d’organisation, rapportant parfois une qualité de vie au travail fortement altérée.

Plus précisément, mes préoccupations étaient de mieux comprendre l’évolution du bien-être professionnel sur différentes périodes (semaine, weekend, plusieurs mois) en prenant en compte l’effet de des demandes professionnelles (charge de travail, exigences cognitives et émotionnelles), des ressources structurelles (autonomie, variété, opportunités de développement) et des ressources sociales (qualité des feedbacks, soutien des pairs ou du supérieur), et d’identifier si les activités de récupération dans lesquelles s’engageaient les employés (activités liées au travail ou ménagères ; activités sociales, de moindre effort, physique ou créatives) pouvaient permettre de faciliter la récupération vis-à-vis du travail au travers des expériences de récupération (e.g. détachement psychologique ou proximité sociale). J’ai alors adopté une perspective longitudinale et interventionnelle, en mobilisant des cadres théoriques issus de la psychologie du travail et des organisations, tels que le modèle des demandes et des ressources professionnelles (Job Demands-Resources model, Demerouti & Bakker [2001]) ou le modèle de l’effort-récupération (Meijman & Mulder, 1998 ; Guerts & Sonnentag, 2006), mais aussi des cadres théoriques issus du champ de la psychologie sociale (Théorie de l’Auto-Détermination, Deci & Ryan, 2001) au travers du climat motivationnel instauré par le superviseur.

Le travail initié lors de mon doctorat m’a permis d’élaborer de nouvelles perspectives de recherches. Je poursuis donc mes recherches dans l’optique d’avoir une meilleure compréhension des processus d’altération et de promotion du bien-être professionnel, en prenant en compte les facteurs organisationnels d’une part, et les processus de récupération induits par les activités et les expériences de récupération lors du temps loisir d’autre part. Je suis actuellement engagé et investi dans plusieurs activités et projets de recherche, faisant l’objet de collaborations nationales et internationales.

Mots clés :   Activité Physique, Bien-être professionnel, Facteurs de stress professionnel, Mécanismes psychologiques, Intervention, Programmes d’activité physique en entreprise.

 

L’auteur du billet

Prénom & Nom : Clément GINOUX

Mail institutionnel : clement.ginoux@univ-grenoble-alpes.fr
Structure de recherche : Laboratoire SENS – Sport et Environnement Social (EA 3742)
Position : Post-doctorant
Discipline : Psychologie du Sport et de la Santé